Les Abris de jardin des GSB
On les aperçoit en enfilade dans un coin du parking de la GSB, une dizaine de modèle montés à la va-vite. Des modèles en tôle, en bois ou même en plastique. Des produits industriels sans grande classe.
Certes, les modèles en bois les plus récents ont bien plus fier allure que les modèles en tôle ou en plastique d’il y a quelques années. Mais en y regardant de plus prêt, on se rends rapidement compte du caractère "grand public" de ces produits. Faibles sections des pièces de bois, quincaillerie en toc.
Et que dire de l’esthétique de ces modèles qui se ressemblent tous. Ils n’ont aucun charme. Certains ressemblent à des chalets savoyards, pas terrible dans un environnement urbain. Bref, la plupart de ces modèles s’intègrent très mal à leur environnement.
Niveau prix : il faut compter environ (ancrage et habillage du sol non compris) :
- 200 €/m² pour un modèle en plastique, et oui, on a pas honte de vous vendre de la m... à prix d’or),
- 100 €/m² pour un modèle en bois,
- 70 €/m² pour un modèle métal.
Pour le sol (dalles, béton, sable, etc.), comptez 25 €/m².
Le bois utilisé dans les modèles industriels
Parce que le bois possède à tord une mauvaise réputation, entretenue par les chimistes, et parce que le consommateur moyen n’accepte plus le risque, il ne se vend aucun produit n’offrant pas une garantie de 10 ans.
On parle alors en classe de risque de 1 à 5 (1 : bois intérieur, 5: bois en contact permanent avec le milieu marin). Pour un abri de jardin, la norme exige une essence de classe de risque 4, c’est-à-dire pour une humidification prolongée et contact permanent avec la terre. Pourtant, avec une bonne conception, on peut utiliser des bois de classe 3 (voir: Comment utiliser des essences de classe 3).
Certaines essences, notamment les bois exotiques, ou le Robinier, sont naturellement de classe de risque 4 voire 5. Mais les bois exotiques coûtent chers et soulèvent le problème de la déforestation. Nous possédons en Europe et notamment en France de grandes ressources en bois résineux. Mais la plupart de ces essences sont de classe 2 ou 3. Pour pouvoir exploiter cette ressource et pour être en conformité avec les règles de l’art, l’industrie a développé des traitements chimiques permettant de conférer une durabilité suffisante à ces essences de bois locales.
Le procédé par autoclave permet d’injecter des sels chimiques sous pression au cœur du bois. Enfin, pas tout à fait au cœur mais sur plusieurs millimètres en pratique. Pendant longtemps et jusqu’en 2006, on a utilisé des sels CCA (Cuivre d’où la couleur verte-Chrome-Arsenic) ou CCB (l’arsenic est remplacé par le Bore), or tous ces composants, sauf le Cuivre, sont toxiques ou cancérigènes. On a laissé faire pendant des décennies et il existe encore de nombreux ouvrages, notamment des jeux en jardin d’enfants, en usage.
Aujourd’hui, on continue d’utiliser les CCB. Mais il existe désormais des cuivres organiques certifiés CTB-P+. Ils sont réputés moins dangereux. Mais peut-on encore faire confiance aux chimistes ? Comment savoir si ces produits ne contiennent pas des adjuvants tout aussi toxiques ? Personnellement, j’évite autant que possible tous les bois traités. Je les réserve à des usages spécifiques, par exemple lorsqu’il y a un contact inévitable avec la terre.
Dans les constructions que je réalise, j’utilise le plus souvent du Douglas ou du Mélèze, en structure et en revêtement. Ce sont des essences de classe 3, disponibles en abondance, suffisamment résistantes, et enfin elles sont bon marché. voir: Comment utiliser des essences de classe 3.
Le plastique, c’est pas fantastique
Je n’arrive pas à comprendre ceux qui choisissent un modèle en plastique (résine, PVC) ?
Ces modèles sont les plus chers. Il ressemblent à des jouets. Ils sont toxiques pour l’homme et pour l’environnement. Ils ne sont pas durables.
Alors pourquoi ?
l’argument qui tue : l’entretien. C’est là-dessus que les fabricants de ces produits bâtissent leur communication. On vous promet un abri qui ne demandera aucun entretien, à vie. Mais il n’y a rien de plus faux. Le plastique, cela se salie aussi. On oppose le plastique au bois, qui a la réputation de nécessiter un entretien. Mais là aussi, c’est faux. Un abri bien conçu avec une essence de bois adaptée ne nécessite pas d’entretien.
Pour la durabilité alors ?
Mais comment autant de consommateurs peuvent-ils imaginer que le plastique est impérissable ? Le plastique est un matériau organique. il est donc sensible aux UV et à la chaleur. Et le soleil est très généreux sur ces deux points. Et ne vous fiez pas aux mentions "traité anti-UV". Oui, ces traitements ralentissent le vieillissement mais ne peuvent l’empêcher. Le soleil est le plus fort. En quelques années, le plastique jaunit, les couleurs s’éclaircissent vers des teintes pisseuses, il devient cassant.
Cela me fait penser aux succès des salons de jardin en PVC des années 90. On nous a promis la vie éternelle. Résultat : durée de vie inférieur à 10 ans. Allez faire un tour dans les déchetterie de votre ville, le mobilier en PVC remplit les bennes. Direct à l’incinérateur. Quel gâchis !
Les cabanes pour enfants qui intoxiquent
Je faisais mes courses dans une jardinerie très connue. En sortie de caisse, une dizaine de modèles de cabane pour enfant, tous en plastique. Je vais voir de plus près, par curiosité. Je fourre mon nez à l’intérieur et là, POUAH, une forte odeur de plastoc m’a agressé. L’odeur était très forte.
On sait maintenant que beaucoup de plastique utilisés dans les jouets pour enfants sont toxiques. Les coupables : bisphénol A et phtalates.
On constate une forte augmentation des cancers, des maladies dégénératives, puberté précoce chez les petites filles, malformations génitales chez les petits garçons, etc.
Mais on continue à vendre ces produits pour les enfants. Maintenant que vous savez, c’est à vous de décider.
Plus d’infos sur la toxicité du plastique
Alors faites-le vous-même !
Après avoir réalisé plusieurs cabanes et abris de jardin, c’est pour moi une évidence, les constructions faites sur mesure, à la main, surpassent très largement tous les modèles industriels :
- elles sont adaptées à votre besoin, en surface, en forme, etc.
- leur aspect "fait-maison" a beaucoup plus de charme que les modèles industriels,
- et de fait elles semblent plus intégrées dans leur environnement,
- elles sont plus écologiques : bilan carbone lié au transport, matériaux locaux, etc.
- elles sont plus durables car vous choisirez des matériaux adaptés et vous réaliserez une conception adaptée grâce à ce site,
- et enfin elles sont moins chères.
Même pour un bricoleur débutant
C’est vrai, je suis un peu dur quand je juge les produits industriels. Car il est vrai que ces abris tout-faits peuvent rendre service. Ils sont vite montés, vite opérationnels. Et tout le monde n’a pas les capacités pour bricoler.
Et pourtant, si vous arrivez à monter un produit industriel, c’est que vous avez tout de même des compétences en bricolage. Et donc, vous devriez être capable de réaliser une construction vous-même.
Réfléchissez bien. Le produit industriel va peut-être vous faire gagner un peu de temps mais vous l’aurez devant votre nez pour plusieurs années. Et il ne vous apportera pas l’agrément et la fierté d’un abri que vous aurez réalisé vous-même.